La cabane

Je songe à la cabane au milieu des vignes dont parle le premier chapitre d’Isaïe. On s’y réfugie, on y est bien parce que tout, alentour, est dévasté. Magnifique et dévasté.

Christophe CARRAUD, in Conférence n° 25, p. 163


(…) Je pense que, plus fondamentalement, la cabane a quelque chose à voir avec le corps mobile et itinérant, avec le corps que nous sommes, la maison avec le corps que nous avons. Certes, les deux sont le même corps, mais perçu différemment. L’un de l’intérieur, le « corps propre » ou corps organique (Leib) comme dit Husserl, l’autre, de l’extérieur, corps-objet (Körper), que je puis saisir comme n’importe quel autre objet. Ce corps que j’ai et que je suis à la fois ou que je suis sur le mode de l’avoir est aussi, d’un certain point de vue, une forme d’abri.

Gilles A.TIBERGHIEN, Notes sur la nature, la cabane et quelques autres choses, p. 41

J.BRIL [De la toile et du fil] rappelle la parenté étymologique entre la maison et le textile. Du germanique hut (proche cousin du latin cutis, du grec skutos, la peau) dériveront die Hütte, la cabane et die Haut, la peau (en anglais, hide, dépouille d’un animal; néerlandais huid; etc).

(…) il est en tout cas probable que les plus anciens modèles textiles sont les descendants directs de la technique des premiers enclos, expression architecturale d’une réservation physique de l’espace.

Jeter un œil attentif aussi à
Antoine MARCEL, Traité de la cabane solitaire, Arléa
Gilles A.TIBERGHIEN, Nature, Art, Paysage, Belin 2000, pp. 117 ss.

Et ne pas manquer de visiter le site du Recours aux forêts, qui s’annonce comme le site des cabanes et de la vie dans les bois.