Stockholm

Stockholm1

Fin juin 2009, je suis allé quelques jours à Stockholm. Il faisait un temps exceptionnellement beau et chaud. Ce n’était pas mon premier voyage en Suède; j’y étais retourné quelques fois déjà, pour des réunions de travail, un rendez-vous, de très courts séjours qui ne me laissaient habituellement aucun temps libre. Cette fois-ci, c’était une sorte de pèlerinage sur les lieux où nous avions vécu, où j’avais passé quelques années de mon enfance, dans un séjour que je considère encore comme le paradis. J’ai gardé en mémoire l’adresse de cette petite maison de bois que nous habitions au début des années 60, dans la grande banlieue verte de Stockholm: 207 Hemskogsvägen à Enskede. C’est une famille avec des enfants, comme nous étions autrefois, qui y vit aujourd’hui. Je leur ai écrit, ils m’y ont invité, j’y suis allé. La maison a changé, en cinquante ans, mais à peine. Dès la descente du métro, je suis saisi d’une émotion incontrôlable: le parfum des seringas me propulse instantanément dans mes souvenirs et je reconnais tout: les rues, les arbres, les maisons, les bois de pins dans lesquels, enfants libres, nous passions des après-midis entiers, à jouer, à grimper sur les rochers, à nous lancer à vélo sur les interminables sentiers en montagnes russes, … Le bonheur, le paradis !

Je suis allé partout où me conduisaient mes souvenirs, j’ai tout revu: le métro, l’entrée de notre école, le parc, la vieille ville, les attractions de Skansen, le château de Drottningholm, le lac Mälar, le bateau pour Vaxholm, la baie de Stockholm dans le soleil couchant, …

De ce temps de l’enfance bénie, il ne reste que quelques souvenirs et, dans la maigre collection de mes parents (en trois années de séjour, ils n’auront pris que cinquante photos à peine), quelques images d’un passé révolu, qui éveillent une irrépressible nostalgie.

Voici une de ces images. La maison est restée telle qu’elle est dans mon souvenir. J’ai retrouvé les mêmes arbres au jardin – ceux où s’accrochaient nos balançoires, le même bac à sable – où nous organisions des circuits pour nos petites autos, la même grille d’entrée, … et le même sourire d’une petite fille, la plus jeune de la famille suédoise qui m’accueille.